top of page

La rédaction

Nous sommes six étudiants de Master 2 à l'Ecole de journalisme de Sciences Po, année scolaire 2015/2016 :

Armêl Balogog // Arthur Cerf // Camille Kaelblen // Jérôme Lachasse // Florian Perrier // Alice Vannoorenberghe

Making of

Le lundi 31 août, l’ONU annonçait la confirmation par images satellites de la destruction du temple de Bêl, à Palmyre. La nouvelle a connu un écho retentissant dans les médias occidentaux. Elle nous a interpelés. Depuis 2013, le site était inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO. Et nous avons commencé par nous demander à quoi servait cette liste. Avec l’idée de savoir si l’UNESCO était en mesure de sauver le patrimoine mondial. 

 

Un sujet trop vaste au départ

 

Un travail fastidieux a alors commencé pour nous puisqu’il s’agissait d’éplucher tous les tableaux de données, les chiffres, les années, les critères de classification, les budgets, etc. Au tout début du projet, nous voulions donc travailler sur le patrimoine mondial en péril de l’UNESCO. Un sujet très vaste, trop vaste pour notre équipe et pour les délais qui nous étaient impartis.

Au bout de plusieurs semaines de lecture des décisions annuelles du Comité du patrimoine mondial depuis 1977 et de prise de connaissance des biens inscrits sur la liste en péril, et compte tenu de l’actualité en Syrie, nous avons décidé de nous concentrer sur le patrimoine syrien en péril, tout en gardant des papiers pour expliquer comment fonctionne la Liste du patrimoine mondial en péril et comment celle-ci est financée.

 

De ces lectures, nous avons tout de même tirer une base de données à analyser, et deux idées de quizz pour mieux comprendre le programme de protection du patrimoine de l’UNESCO : l’un sur ce qu’est la Liste du patrimoine mondial en péril, l’autre sur la question financière, car l’action de l’UNESCO dépend de ses moyens, très réduits.

 

Les surprises de l’analyse des données

 

Grâce à l’analyse de la base de données, nous avons observé que plus de la moitié des sites inscrits dans la Liste du patrimoine mondial en péril l’étaient pour des raisons liées à l’aménagement du territoire, à l’urbanisation et aux politiques de conservation. Et que seulement 6% d’entre eux l’étaient pour des raisons liées aux conflits armés.

 

Parmi eux, les sites syriens qui pourtant ont souffert de l’aménagement du territoire bien avant l’explosion du conflit en 2012, sans alerter la communauté internationale pour autant. Nous avons voulu le montrer et désamorcer l’idée que les conflits étaient les principaux responsables de la mise en péril du patrimoine, notamment syrien.

 

Pour parfaire cette analyse, nous l’avons accompagnée d’une cartographie des acteurs de la destruction du patrimoine syrien, entre l’Etat islamique, le régime de Bachar al-Assad, les opposants au régime et les rebelles kurdes.

 

Cartographier le patrimoine syrien


Nous avons alors listé tous les lieux historiques syriens dont la destruction complète ou partielle avait été confirmée par satellite. La plupart de nos données viennent du site de l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et en particulier de son programme satellitaire UNOSAT (Programme Opérationnel des Nations Unies pour les Applications Satellitaires).

 

Nous avons fait le choix, pour une question de lisibilité, de garder les principaux lieux symboliques et historiques dont la destruction ou l’endommagement avaient été confirmés, en occultant les trottoirs par exemple mentionné par le programme.

 

Ensuite, nous les avons localisés afin de créer la carte de l’Etat des lieux en Syrie, en se confrontant parfois à l’impossibilité de trouver les coordonnées GPS de certains lieux, inconnus de Google Maps, de Wikipedia et de tout autre site auquel nous avons eu accès.


Le WMF ou les monument’s men 


Au fil de notre enquête sur l’UNESCO, nous nous sommes aperçus que l’organisation avait avant tout un rôle consultatif et qu’elle travaillait avec différents partenaires, incarnant la branche opérationnalle de la protection du patrimoine.

Ainsi, nous avons croisé la route du WMF – le Word Monuments Fund, une organisation non gouvernementale américaine chargée de préserver le patrimoine mondial en péril. Un UNESCO privé, en somme. Les deux organisations semblent travailler fréquemment ensemble et se complètent sur le terrain. Le WMF semble également en mesure de soulever des fonds de manière beaucoup plus rapide et plus efficace que l’UNESCO. Le tout consistait à obtenir des informations sur les relations entre l’UNESCO et le WMF, et de pouvoir confirmer ce qu’on a lu sur les sites et les brochures des deux organisations. 

 

La recherche des interlocuteurs

 

Pour étoffer nos recherches, nous avons cherché à contacter des membres du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO et du WMF. Grâce à l’un de nos professeurs, nous avons pu avoir rendez-vous assez rapidement avec quatre membres du Centre du patrimoine mondial. La tâche a en revanche été plus difficile avec le WMF. Après un mois d’échanges de mails, Lisa Ackerman, vice-présidente du WMF, accepte enfin de répondre à nos questions. D’abord 20 minutes au téléphone, puis par mails. Ses réponses sont les bienvenues et nous permettent d’éclaircir certaines de nos interrogations sur le budget alloué à la Syrie. Nous avons aussi contacté plusieurs personnes, archéologues ou anciens membres du WMF. Seuls deux nous ont répondu.

 

Chacun de ces interlocuteurs nous a confirmé ce que nous avions observé pendant l’analyse des bases de données. Il ne nous restait plus qu’à tout mettre en forme, et à créer ce site internet.

Nos interlocuteurs

Mme. Lisa Ackerman, vice-présidente du World Monument Fund (WMF)

 

 

En plus :

M. Julien Guinhut, directeur du développement et de la communication externe à la Fondation du patrimoine

Mme. Annie Sartre, épigraphiste spécialiste du Proche-Orient

Mme. Nada al-Hassan, chef de l'Unité des Etats Arabes au Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO

M. Roni Amelan, de la Division de l’information du public de Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO

M. Khalid Ermilate, membre de la Section des traités relatifs à la protection du patrimoine culturel de l’UNESCO

Mme. Youmna Tabet, membre de l’Unité des Etats Arabes du Centre du patrimoine de l’UNESCO

M. Richard Veillon, membre de l’Unité des politiques et des réunions statutaires du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO

Nos bases de données

 

Les décisions annuelles du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO

Au commencement, était une liste de décisions annuelles du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous les avons toutes lues soigneusement. Elles sont disponibles en ligne en cliquant sur la flèche :

 

 

Patrimoine en péril de l'UNESCO

Au départ de nos recherches, se trouve la base de données du patrimoine mondial en péril inscrit à l'UNESCO. Nous avons téléchargé cette base de données sur le site de l'organisation internationale. Ensuite, nous l'avons classée par critères d'inscription afin notamment de trouver les grandes menaces qui pèsent sur le patrimoine. Cela nous a permis d'identifier l'aménagement du territoire comme la plus grande menace, oubliée pourtant.

 

 

Syrie : Patrimoine endommagé

Pour constituer la carte de l'état des lieux du patrimoine syrien endommagé, nous avons utilisé cette base de données, construite à partir de nos propres recherches. Nous avons compilé dans ce tableau les informations trouvées dans les médias et auprès des organismes spécialisés sur la destruction de monuments syriens.

 

 

Le patrimoine du World Monuments Funds

Nous avons complété nos recherches sur le patrimoine syrien et le patrimoine en péril de l'UNESCO avec la liste du World Monuments Funds. Cette base de données nous a permis d'enquêter sur un autre acteur de la sauvegarde du patrimoine et sur son rôle sur le terrain syrien.

Nous contacter

Message réceptionné !

bottom of page